2025 : fin de la hausse des crédits immobiliers
Après deux années de hausse brutale des taux et une décrue en 2024, le marché du crédit immobilier retrouve un point d’équilibre en 2025. Les taux se stabilisent autour de 3,20 % sur 20 ans, un niveau jugé « normal », redonnant confiance aux ménages et dynamisant la production de prêts.
Des taux revenus à un niveau « normal »
Après la tempête, le calme. Entre 2022 et 2023, les taux de crédit immobilier avaient connu une envolée inédite, avant de refluer en 2024 sous l’effet des premières baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE). Depuis janvier 2025, ils se sont installés autour de 3,20 % sur 20 ans.
« La BCE a largement participé à cette détente en abaissant ses taux directeurs à huit reprises depuis 2024 », souligne Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI. Le recul de l’inflation, tombée à 0,9 % en juin sur un an, permet pour l’instant d’écarter tout risque de remontée à court terme. Résultat : les banques, stimulées par une forte concurrence, se livrent bataille pour capter de nouveaux clients, certaines proposant même des taux sous les 3 % aux meilleurs profils.
Cette stabilisation est perçue comme un retour à la normale, après plusieurs années de volatilité extrême. Elle rassure les acquéreurs, qui peuvent de nouveau se projeter, et redonne de la visibilité aux professionnels du marché.
Une dynamique retrouvée chez les emprunteurs
Le redressement est visible dans les chiffres. Selon la Banque de France, la production mensuelle de crédits à l’habitat (hors renégociations) a atteint 12,9 milliards d’euros en juin, soit une hausse de 46 % sur un an. Chez CAFPI, le nombre de dossiers traités a progressé de 40 % au premier semestre par rapport à 2024.
Les primo-accédants sont les premiers bénéficiaires de cette nouvelle donne. Leur apport moyen a reculé à 20 % (soit 57 864 €) contre 23 % un an plus tôt, tandis que les montants empruntés ont grimpé à 220 666 € en moyenne, sur une durée allongée à 282 mois. Le portrait-robot du primo-accédant en 2025 : 35 ans, en CDI (dans 73 % des cas), achetant dans l’ancien (87 % des dossiers).
Les secundo-accédants et les investisseurs locatifs profitent également de conditions assouplies. Le montant moyen emprunté par les secundo-accédants atteint 320 911 € au premier semestre, avec un apport moyen ramené à 23 %. Du côté des investisseurs, le prêt moyen s’élève à 168 360 €, avec un apport en baisse de 7 % sur un an.
La géographie joue aussi son rôle. Sans surprise, les montants empruntés sont les plus élevés en Île-de-France, autour de 250 000 €, tandis que le Sud-Ouest apparaît comme la région la plus accessible, avec un emprunt moyen de 145 140 € et un apport limité à 19 %.
Dans un marché où les prix immobiliers progressent timidement (+2 % sur un an selon la FNAIM), cette combinaison de taux stables, de revenus en hausse et de dispositifs publics comme le nouveau PTZ crée une fenêtre d’opportunité pour les acquéreurs. « Les conditions d’acquisition sont aujourd’hui très favorables et devraient le rester », conclut Caroline Arnould, qui n’exclut pas une nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE au second semestre.
Source : Caroline Arnould (CAFPI), Banque de France, FNAIM.